Spectacle Vivant

Interruption, la pièce avec Pascale Arbillot qui parle d’IVG sans tabou

Pascale Arbillot est à l’affiche d’Interruption, une pièce de théâtre, très forte, sur l’interruption volontaire de grossesse (IVG).

Interruption, pièce à l’affiche du théâtre Antoine, est l’adaptation sur scène du livre de l’avocate Sandra Vizzavona, Interruption : L’avortement par celles qui l’ont vécu, publié en 2021. Comme le titre de l’ouvrage l’indique, l’auteure a recueilli et rassemblé, autour de son témoignage, elle qui a dû avorter alors qu’elle avait 16 ans, la parole de nombreuses autres femmes qui, elles aussi, ont vécu l’avortement.

Sur scène, Sandra Vizzavona devient Eva, un personnage interprété avec conviction par Pascale Arbillot, qui cosigne l’adaptation du texte pour le théâtre, avec l’auteure du livre et la metteure en scène, Hannah Levin Seiderman. Pascale Arbillot (qui a également joué récemment dans le film Annie colère sur le même sujet) n’est pas seule sur la scène du théâtre Antoine, entourée de Sanda Codreanu et Kenza Lagnaoui. Des comédiennes qui jouent avec une mise en scène épurée, simple, sans fioriture. L’important, ici, c’est le texte, le propos.

La narration, et la scénographie aussi, d’Interruption, sont modernes, avec notamment l’utilisation de séquences audio et vidéo pour matérialiser de nombreux autres témoignages que ceux portés par les trois comédiennes de la pièce. L’écran, qui trône au-dessus du plateau, sert aussi à diffuser diverses informations sur la loi Veil, des images d’archive de manifestations de femmes, du Manifeste de 343 salopes ou encore de Dalida, stérile après un avortement illégal en Italie pour qui « la vie est un combat, on y va, on se bat« .

Tests de grossesse positifs, aspiration, IVG médicamenteuse, curetage sans anesthésie… les témoignages n’éludent rien. Toujours avec recul, des années plus tard, les témoignages se révèlent parfois drôles, toujours avec un ressenti certain. Leur point commun ? Ces femmes insistent presque toutes sur l’absence de préparation, le manque d’accompagnement par les professionnels, leur mépris, leur froideur, les violences gynécologiques. Des témoignages d’avant-hier, d’hier et de quasiment aujourd’hui. Des paroles et des mots qui résonnent forts. En sortant, on ne peut rester insensible au sujet. Et, on se dit qu’il y a encore du chemin à parcourir sur l’IVG.

Interruption au théâtre Antoine, Paris 10, jusqu’au 9 mars 2024

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