Spectacle Vivant

Un Léger Doute : quand Stéphane De Groodt utilise sa plume absurde pour rendre hommage aux personnages de théâtre

Stéphane De Groodt présente sa première pièce de théâtre, Un Léger Doute, au théâtre de la Renaissance, dans laquelle il donne la réplique à Eric Elmosnino, Bérangère McNeese et Constance Dollé. Une comédie absurde, registre dont l’auteur est un spécialiste.

Le comédien, humoriste, et désormais auteur de théâtre, Stéphane De Groodt est réputé pour sa maîtrise de l’absurde. C’est naturellement ce registre qu’il a choisi pour sa première pièce de théâtre, Un Léger Doute, actuellement à l’affiche du théâtre de la Renaissance. Une pièce où l’absurdité est de mise à chaque instant, soutenue par la mise en scène de Jérémie Lippmann, avec notamment des verres de vin balancés à la figure.

Un Léger Doute – © Laura Bruneau

Avec Un Léger Doute, Stéphane De Groodt pratique la mise en abîme : il y est question d’une pièce de théâtre, avec ses personnages, qui se termine. Mais après le tomber du rideau, un léger doute survient : qui interprète encore son personnage et qui joue le comédien qu’il est dans la vie ? Les quatre protagonistes, De Groodt qui est Jacques, marié à Marie (Constance Dollé) qui reçoivent à dîner un couple d’amis, Anne, une femme un peu simplette incarnée par Bérangère McNeese (Daphné dans la série HPI avec Audrey Fleurot sur TF1), mariée à Alain, joué par Eric Elmosnino (dont l’un des précédents rôle au théâtre était celui de Dieu dans la pièce 1h22 avant la fin).

Le texte signé De Groodt est très riche en jeux de mots et phrases imagées (« silence assourdissant« , « prendre du recul pour avancer« …). Il y glisse également les critiques qu’on pourrait lui adresser, comme la différence d’âge entre Eric Elmosnino et Bérangère McNeese qui interprètent des époux.

La narration qu’il a choisie est originale et peu conventionnelle. Dans ce fatras entre qui est comédien et qui est personnage, les interprètes s’en sortent très bien, ne perdant jamais le fil. Ce qui n’est pas forcément le cas du spectateur. Ce thème de la relation des comédiens à leurs personnages était notamment déjà présent dans la pièce Les Pigeons de Michel Leeb (toujours à l’affiche). Plus on avance, moins il y a d’éléments de décors (ce qui est aussi le cas dans Les Pigeons).

Un Léger Doute, par son immense teneur absurde, est à réserver à un public friand et familier de ce registre. D’autres pourraient s’y perdre et se lasser. La crise d’identité de non existence nous a semblé traîner en longueur. Parmi les moments très appréciés du public, il y a ce passage où le personnage d’Eric Elmosnino imagine son discours pour l’enterrement de celui de Stéphane De Groodt, provoquant de grands éclats de rire dans la salle.

Un Léger Doute, au théâtre de la Renaissance jusqu’au 7 janvier 2024

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