Bernadette de Lourdes, une sainte résolument pop
En cette rentrée, s’il y a un spectacle qui fait parler de lui c’est bien Bernadette de Lourdes. Bien que peu portée sur la religion, mon indéfectible curiosité m’a poussée à me rendre au Dôme de Paris (ex-Palais des Sports) pour les premières représentations parisiennes (et complètes) du spectacle coproduit par Gad Elmaleh et Roberto Ciurleo, dont la musique est signée Grégoire. Un pari audacieux et amplement réussi qui donne un spectacle musical dans lequel Bernadette Soubirous, béatifiée et canonisée, devient une sainte résolument pop.
Intriguée par le phénomène Bernadette de Lourdes, spectacle, qui, après avoir été joué à Lourdes, part enfin en tournée en France et se donne aussi à voir à Paris, j’assiste à l’une des premières parisiennes de la comédie musicale. Quand on pénètre dans la salle du Dôme de Paris (ex Palais des Sports), l’imposant décor, avec colonnes, pierres ou encore très grande table, est déjà visible.
Bernadette de Lourdes démarre par un générique en projection vidéo – d’autres projections vidéos interviendront plus tard – qui apporte au spectacle une certaine touche de modernité.
La musique composée par Grégoire (dont on reconnaît la patte pop / variété) dispose d’une grosse orchestration. Toutefois, dans ce spectacle, pas de musiciens sur scène, il s’agit d’une bande-son, néanmoins de grande qualité. Les paroles des chansons et le livret sont signés Lionel Florence (parolier notamment des Dix Commandements ou encore de Robin des Bois, un spectacle déjà produit par Roberto Ciurleo) et Patrice Guirao (également auteur pour Robin des Bois ou encore Les Trois Mousquetaires). Si les chansons de Bernadette de Lourdes ne vont probablement pas devenir des tubes qui trusteront les hit-parades, elles constituent un ensemble cohérent, plutôt agréable à écouter, qui raconte une histoire.
Outre ses chansons, le spectacle est bien produit, disposant de beaux décors (dont une grotte), de jolies lumières et d’une belle mise en scène, avec même une touche de pyrotechnie. De plus, il est porté par une troupe talentueuse, avec notamment Eyma (qui a participé à The Voice Kids 2) dans la peau de Bernadette, et David Ban (Plus belle la vie, Les 3 Mousquetaires…) dans le rôle de son père.
Les scènes d’ensemble, portées par les voix des interprètes, parfois a capella, et par moment dansées, sont assez puissantes. L’ensemble est relativement dynamique, notamment quand Bernadette fait face à des inquisiteurs. Toutefois, les multiples interrogatoires de la jeune fille par le commissaire se révèlent un peu redondants.
Au final, Bernadette de Lourdes est un spectacle fort, réussi, qui va bien au-delà de l’histoire religieuse qu’il raconte. Un show « étonnant » de l’aveu même de David Ban. Et je suis entièrement d’accord avec lui.
- Bernadette de Lourdes part en tournée dans toute la France (dates et réservations disponibles via ce lien) et sera de retour au Dôme de Paris du 21 au 23 juin 2024.
Article initialement publié sur Rock’N’Concert
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