L’Expérience de la Vie, le nouveau one-woman-show d’Anne Roumanoff
Anne Roumanoff, 35 ans de carrière dans l’humour, n’est pas prête de raccrocher. Elle présente son 14ème spectacle, « L’Expérience de la Vie », un one-woman-show dans lequel on retrouve sa fine écriture et ses thèmes de prédilection.
Ne l’appelez plus la dame en rouge ! Anne Roumanoff a délaissé cette couleur vestimentaire depuis son précédent spectacle déjà, Tout va bien ! Et c’est effectivement en noir et blanc qu’Anne Roumanoff arrive sur scène pour jouer L’Expérience de la vie, son nouveau one-woman-show. Le rouge n’est pas complètement absent puisqu’elle porte des gants de boxes, de cette couleur, lors de son arrivée sur scène au son de la bande-originale de Rocky.
Dans L’Expérience de la vie, Anne Roumanoff croque notre époque avec son œil affuté, déroule ses thèmes de prédilection (le temps qui passe, les hommes, la politique, les régimes…) et convoque des personnages, dont certains que nous connaissons déjà (car présents dans ses précédents spectacles).
Dans une longue première partie, Anne Roumanoff nous montre qu’elle n’a rien perdu de sa verve, le ton est punchy, rythmé. Aux prises avec l’actu, elle livre une analyse pertinente du couple (« à 50 ans, tu savoures le silence, quand on ne se parle plus, on ne s’engueule plus« ) qu’elle compare au travail. Son écriture est fine, pleine de bons mots et de rimes, déclinant un riche vocabulaire. Une première partie qu’elle conclut par un hommage aux soignants, elle qui a créé l’association Solidarité avec les soignants pendant le Covid : « Heureusement que les infirmières ne s’occupent pas des patients comme l’État s’occupe des soignants, sinon on entrerait enrhumé et on repartirait amputé.«
Après cette longue et pertinente première partie, Anne Roumanoff se glisse dans la peau de différents personnages pour des sketchs plus courts, notamment une lectrice de livres sur le développement personnel et une coach en vibration du couple. Des personnages qui ne suscite pas vraiment notre intérêt. En revanche, Liliane, la femme de Jean-Claude le boucher, personnage récurrent des spectacles d’Anne Romanoff, nous propose une intéressante vision du « wokisme« , avant que n’arrive enfin une séquence de Radio Bistro autour de Macron qui « a un karma de merde » et Elisabeth Borne, « pas festive« .
Mais, outre la première partie, c’est surtout le sketch sur l’influence, très bien écrit, entre fable et pamphlet, entre Jean de la Fontaine et Raymond Devos, ainsi que la relecture des contes pour enfants, surtout Le Petit Chaperon Rouge, qui font mouche.
Anne Roumanoff à l’Apollo théâtre du 7 au 9 février, à Bobino du 18 au 20 mars et du 22 au 24 avril, ainsi qu’en tournée dans toute la France
Ping : Laurie Peret, À bientôt quelque part : le drôle de one-woman-show musical d'une quarantenaire qui s'assume - 1 Jour 1 Sortie