Passé Simple : le spectacle de Pablo Mira qui nous offre un délicieux flashback dans les années 1990
L’humoriste Pablo Mira, chroniqueur dans l’émission « Quotidien », termine l’exploitation de son 2ème one-man-show, « Passé Simple », qu’il joue jusqu’en juin prochain. Un voyage drôle et percutant au cœur des années 90.
Avec Passé Simple, Pablo Mira, né en 1985, a choisi de se replonger dans ses souvenirs d’enfance, lui, gamin des années 90. La décennie, chère à son cœur, est le fil conducteur de tout son spectacle. Mais, avec Passé Simple, Pablo Mira n’a pas choisi la facilité de dire « c’était mieux avant« .
Bien au contraire, celui qui a créé Le Gorafi, analyse, avec tout le recul nécessaire et son humour corrosif, cette décennie. « Je ne respecte rien, c’est le concept du spectacle » admet-il au cours du one-man-show.
Dans une tenue d’époque – jeans et veste de sport bleu et rose fluo – celle d’un « prof d’EPS allemand« , Pablo Mira propose donc de « voyager dans les années 90« , à l’aide photos qui apparaissent dans un écran derrière lui. De cette façon, il décline plusieurs thèmes, d’abord la télé avec, entre autres, les séries Beverly Hills, qui nous a permis de constater qu’ « on peut avoir 15 ans et conduire une voiture même si on n’est pas un gitan« , Friends, Sous le Soleil, ou encore les sitcoms AB dont il nous gratifie d’un extrait sur scène. Pablo Mira tacle aussi les dessins animés qu’il regardait à l’époque, Les Tortues Ninja et Olive et Tom en tête.
Sur les programmes télé, il constate qu’ « à l’époque c’était mal vu et qu’aujourd’hui c’est de la pop culture« .
Pablo Mira revient aussi sur la technologie, avec les premiers ordinateurs et consoles de jeu vidéo, la naissance du piratage, « un mois pour télécharger l’album d’Alliance Ethnik, c’était normal« . Sur ce thème, avec beaucoup de justesse et de lucidité, il dit « c’était synonyme de progrès absolu, on accueillait ça comme un cadeau venu des dieux même si c’était nul à chier« . Et vlan.
Pablo Mira évoque aussi la musique des années 90, à l’aide de tubes de l’été, des Spice Girls et du raï notamment, avant de passer à la nourriture. « Le plus gros danger pour les enfants dans les années 90, c’était la bouffe » introduit-il le thème avant d’égrener les bonbons du moment, couilles de mammouth en tête. « A la récré on se battait pour lécher ça : une boule de pétanque en sucre avec des gribouillis de SEGPA. » Avant de passer aux boules de coco, « sublime morceau de craie recouvert de papier crépon » puis au bâton de réglisse, une sucrerie « idéale pour fini avec des dents de garagistes« .
Derrière cette ode déguisée aux années 90, Pablo Mira livre aussi un message avec du fond, d’abord sur l’absurdité du système scolaire, mais surtout sur « l’insouciance« , la « légèreté » qui caractérisaient la décennie, perdues, selon lui, depuis le 11 septembre 2001. Dans ce bon spectacle, il fait le constat que depuis cette date, « on enchaîne les crises et les catastrophes« , soulignant que notre société ne partage plus rien, « même pas le même langage : quand tu écoutes France Culture puis Jul’, tu vois bien que ça matche pas« .
Au fil de ses arguments et démonstrations – avec notamment le théorème Jackson – Pablo Mira termine par conclure que cette période passée était simple, contrairement à notre époque. Bien vu.
Passé Simple, de Pablo Mira
Au théâtre Marigny (Paris) le 20/05/25 (de 12 à 59 euros), et en tournée, au Mans le 22/05/25, à Dammarie-les-Lys le 23/05/25, à Angers le 24/05/25, à Roissy-en-France le 05/06/25, à Lorient le 13/06/25, à Bressuire le 14/06/25 et à Lille le 19/06/25
Crédit photo :Audoin Desforges