5 Septembre, un film choc sur la prise d’otages des JO de Munich en 72
Après « Munich » de Steven Spielberg en 2005, un film s’intéresse de nouveau à la prise d’otages pendant les JO de Munich en 1972. Réalisé par Tim Fehlbaum, ce long-métrage, « 5 Septembre », montre l’événement depuis l’intérieur des médias chargés de le couvrir.
En ce mois de février 2025, période où l’on a encore en tête les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, le Suisse Tim Fehlbaum livre son premier long-métrage pour le cinéma (ses précédentes réalisations étant sorties sur Prime Video et en VOD). Un drame inspiré d’une histoire vraie : celle de la prise d’otages lors des Jeux Olympiques de Munich de 1972. Le film 5 Septembre sort en salles ce 5 février 2025 (également jour de sortie de Presence).
Ce tragique épisode de prise d’otages pendant les Jeux Olympiques d’été 72 a été marquant et singulier à bien des égards, marquant l’Histoire avec un grand H mais aussi l’histoire des médias et de l’audiovisuel. Ce sont ces aspects que Tim Fehlbaum a choisi de mettre en avant dans son film.
5 Septembre montre les Jeux Olympiques de Munich – les premiers diffusés en direct à la télé à travers le monde entier – depuis les coulisses de ABC Sports, chaîne chargée de retransmettre l’événement sportif aux États-Unis. Une très grande partie du film se situe dans la régie du diffuseur, en huis-clos. Le récit prend rapidement une tournure dramatique et de thriller lorsque le personnage incarné par Zinédine Soualem affirme avoir entendu, au loin, des coups de feu. Il est confirmé, dans la foulée, qu’ils proviennent du Village Olympique, du côté des Israéliens, et qu’il s’agit d’une prise d’otages.
Le service des sports d’ABC passe dès lors au traitement d’un fait divers, et non plus seulement d’épreuves sportives. Le film montre alors les coulisses de la chaîne, de la couverture de cet événement, et tous les questionnements qu’il engendre. En interne, il y a de nombreux débats, sur la sémantique, à savoir comment dénommer les preneurs d’otages, mais aussi pour déterminer ce que l’on peut montrer ou pas en direct à la télé. Ce n’est pas sans rappeler les débats, plus récents, qui ont suivi le traitement médiatique de la prise d’otages dans une imprimerie en Seine-et-Marne par les frères Kouachi, pendant leur fuite après l’attaque du journal Charlie Hebdo le 7 janvier 2015. Toujours cette question de ce que l’on peut dire ou montrer ou pas, en direct à la télé, sans mettre en danger la vie des otages.
5 Septembre met en scène une certaine course au scoop mais relativement moins effrénée que ce qui se passe de nos jours dans l’info en continu. Le point de vue choisi par le réalisateur pour narrer cet épisode tragique de l’histoire contemporaine, celui de l’intérieur des médias, est très intéressant et pertinent, d’autant plus que cet événement a permis à ABC d’enregistrer des records d’audience. Ce premier acte terroriste diffusé en direct à la télé à travers le monde a été suivi par 900 millions de téléspectateurs. Glaçant.
5 Septembre de Tim Fehlbaum, 1h35
Avec Peter Sarsgaard, John Magano, Ben Chaplin, Leonie Benesch, Zinédine Soualem…
En salles le 05/02/2025
Crédit photo : Constantin Film